lundi 28 octobre 2013

Guerre et humour

La guerre est une tragédie, et par conséquent beaucoup des représentations artistiques liées à la guerre utilisent le registre tragique, voire pathétique...

Mais pas toujours ! Il y a également, en France et ailleurs, une tendance à vouloir représenter la guerre par l'humour. De manière générale, on peut distinguer le burlesque, la parodie et l'humour noir. Tour d'horizon.

Le burlesque


Si le burlesque désigne un procédé très spécifique en littérature, fondé sur l'exagération (la "bouffonerie") c'est au cinéma un registre comique à part entière, s'appuyant beaucoup sur les gags visuels (c'est en réalité la traduction française de slapstick) : Buster Keaton et Charlie Chaplin sont les représentants les plus connus du cinéma burlesque américain.

Exemple de films de guerre burlesques : Le Dictateur (Charlie Chaplin) et Der Fuehrer's Face (Walt Disney)


On le sait peu, mais Walt Disney a réalisé pendant la guerre des courts-métrages de propagande anti-nazie. Le plus connu est Der Fuehrer's Face, réalisé en 1943 (et qui remporta un Oscar), mettant Donald aux prises avec l'administration nazie. Très drôle, ce film s'inspire à la fois de l'univers de Métropolis et des Temps modernes.






Le Dictateur est un film de 1940, probablement le plus connu de Charlie Chaplin.
Le film utilise à la fois un registre burlesque, avec beaucoup de scènes très drôles telle la fameuse scène du globe.

Mais c'est également une satire dans la mesure où l'œuvre caricature le régime nazi et sa propagande, ce qui le rapproche de la parodie.


Côté français, la guerre a également inspiré des films comiques puisque Mais où est donc passée la 7e compagnie suit les aventures de soldats français pendant la débâcle de 1940. Le film est un des plus gros succès de toute l'histoire du cinéma français. La bande-annonce du film est également très célèbre.



La parodie


La parodie se définit comme une réécriture comique d'une œuvre. 
En 1979, le chanteur Serge Gainsbourg a repris la Marseillaise sur un air de reggae : "Aux armes et caetera". Le "etc" témoigne de ce qui est apparu comme une provocation de Gainsbourg vis-à-vis de l'hymne national, et de la Patrie. En 1980, des militaires parachutistes français ont perturbé un concert du chanteur, ce qui a rendu son morceau très célèbre (il s'est même produit par la suite avec les musiciens de Bob Marley).


L'humour noir

L'humour noir (black comedy) est un genre d'humour qui s'appuie sur une forme de cynisme et de cruauté pour évoquer la réalité. C'est un procédé polémique par définition. Le dessin de presse (caricatures) en période de conflit traite souvent de la guerre sur le mode de l'humour noir.


Tintin en Syrie, récent mème Internet (anonyme).


Ce ne sont là que quelques exemples : on peut également citer Ubu Roi d'Alfred Jarry (qui parodie notamment Macbeth), Hot Shots! de Jim Abrahams, et bien sûr  Les Douze salopards de Robert Aldrich et Inglourious Basterds de Quentin Tarentino.




lundi 21 octobre 2013

Revue de presse : le théâtre et la politique

Le théâtre est au programme des thèmes pour les finals.
Tous les lundis, l'émission La Dispute, sur France Culture, débat des productions actuelles dans les arts du spectacle (théâtre et danse principalement). A cela s'ajoute systématiquement la revue de presse du journaliste Antoine Guillot, qui commente l'actualité du théâtre.

Ce soir, il était question du rapport entre les élections municipales à Paris (mars 2014) et du monde du théâtre. Lien de la chronique.
 La relation entre le théâtre et la sphère politique date de l'Antiquité, mais occupe également les titres de la presse aujourd'hui (politique culturelle, gestion des théâtres, subventions, etc).


Muriel Mayette, qui dirige (administratrice) la Comédie française. C'est la première femme à occuper ce poste depuis la création de l'institution, en 1680.

La revue de presse dure cinq minutes mais le débit de paroles est extrêment rapide (ce qui n'est pas la norme à la radio !). Pour les moins hardis, je vous mets le texte de sa chronique ci-dessous (avec mes commentaires en vert) :




“25 théâtres de Paris et d’Ile-de-France lancent la « première saison de l’égalité » lors d’une soirée à l’Athénée, a-t-on pu lire dans Libération. Face aux chiffres accablants (75% des théâtres nationaux et 96% des opéras sont dirigés par des hommes), ils s’engagent à mettre en œuvre des moyens pour tendre à l’égalité dans tous les domaines de la culture : programmation, production, gouvernance, communication.”
Ce qui est certain en tout cas, à moins d’une grosse surprise, c’est que c’est bien une femme qui dirigera d’ici quelques mois la Mairie de Paris. Et après une première escarmouche autour du Théâtre de la Ville, suite à la divulgation opportune par certains journaux d’un pré-rapport de la Cour régionale des Comptes, Nathalie Kosciusko-Morizet (candidate de l'UMP pour la Mairie de Paris) et Anne Hidalgo (candidate du Parti socialiste) ont choisi, comme l’a relevé Claire Bommelaer dans Le Figaro“la culture comme thème fort de campagne. Le sujet présente l’avantage d’être à la fois léger et prometteur de passe d’armes politiques. « La Mairie de Paris fait de l’entre-soi culturel, de la vraie gauche caviar (expression qui désigne les socialistes bourgeois) », tacle l’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy. Elle sait que le camp d’en face la traite régulièrement de « droite bobo (bobo : bourgeois-bohême, personne qui se dit de gauche mais vit comme une personne de droite) ».” Le camp d’en face, justement, était réuni dans la soirée du mercredi 16 octobre en plein Boboland, au Café de la danse, pour entendre Anne Hidalgo déclarer son amour à la culture. Laurent Carpentier, du Monde, y était, qui a entendu la candidate “[citer] Aimé Césaire : « L’homme de culture est un inventeur d’âme », et se [tisser] un habit ad hoc : « Je connais beaucoup d’artistes, je connais leur fragilité… » Dans le parterre des directeurs de théâtre – venus en force, inquiets qu’ils sont de ce qu’une arrivée de la droite pourrait signifier pour la création contemporaine –, on a du mal à masquer un bâillement, et les doigts glissent sur les écrans de smartphones comme dans un amphi indiscipliné des sciences du métalangage. […] Dans la salle, chacun pense à demain : qui seront les futurs hommes forts ? Son ami Stéphane Fievet, ancien patron du Syndeac (syndicat national des entreprises artistiques et culturelles), évincé par Michel Orier de la direction du théâtre au ministère, orchestre ses interventions. « Moi, son conseiller ? Mais non, je fais juste la mise en scène… »
Dans les soutiens théâtraux d’Anne Hidalgo, Le Figaro range l’inévitable Jean-Michel Ribes. Côté NKM (surnom politique de Nathalie Kosciusko-Morizet), le quotidien assure que l’administratrice de la Comédie-Française (théâtre parisien datant de 1680, l'institution théâtrale la plus célèbre de France), Muriel Mayette, est une intime. Et effectivement, confirme Béatrice Gurrey dans Le Monde, “c’était une rumeur tenace depuis l’entrée en campagne de Nathalie Kosciusko-Morizet : la candidate de l’UMP pensait à son amie Muriel Mayette pour tenir un rôle politique. Les gazettes voyaient même la comédienne tête de liste dans le 5e arrondissement pour les municipales. Si bien que, le 17 septembre, lorsque Mme Mayette alla déclamer un texte de George Sand au Panthéon, première d’une série de lectures en faveur de l’entrée des femmes dans le mausolée des grands hommes, les militants socialistes du quartier firent un tour de vérification en haut de la rue Soufflot. La directrice du Français montrait-elle les signes d’une entrée en campagne imminente ? Pas du tout. Elle s’en tenait à L’Ecole des femmes, à Colette ou à Beauvoir. Ils repartirent rassurés. Ils avaient néanmoins quelque raison d’enquêter. Mme Mayette ne s’était pas cachée d’aider NKM à trouver sa voix : comme elle l’avait dit à Libération, elle travaillait avec elle « le souffle, l’émotion et les silences » et s’efforçait de lui faire apprivoiser « la musique si française de l’alexandrin de Racine ». Il n’est pas sûr que cela serve beaucoup sur les marchés ou dans les cages d’escalier, mais cela dénotait une authentique amitié. Ces fins limiers ignoraient pourtant l’essentiel : le maire du 4e arrondissement, Christophe Girard, a aussi des vues politiques sur « Mu », une amie. [La journaliste du Monde précise qu’]elle se permet de révéler ce surnom, car c’est celui qu’emploie le nouveau mari de l’administratrice du Français (surnom de la Comédie-Française), Gérard Holtz, dans Gala, à l’occasion d’un reportage sur leur mariage. La cérémonie a eu lieu le 19 avril à la mairie du 4e arrondissement, en présence de NKM et de François Fillon, et c’est M. Girard qui a uni le couple.
« C’est une amie proche, c’est quelqu’un que j’aimerais bien avoir avec moi, avoue M. Girard. Je lui en ai parlé, elle ne m’a pas dit non. Mais il est vrai que c’était avant l’été. » Ce lien s’explique par la fonction d’adjoint à la culture qu’il a exercée auprès de Bertrand Delanoë (actuel maire de Paris) de 2011 à 2012. Mme Mayette est venue le trouver parce qu’il lui semblait important d’évoquer ensemble la place d’une des plus vieilles institutions culturelles française dans la capitale. Foin de l’imagination, il fallait en avoir le cœur net. C’est Patrick Belaubre, le secrétaire général de la Comédie-Française, qui a répondu [au Monde] pour Mme Mayette : « Elle est administratrice du Français et elle n’a pas du tout envie de faire de la politique. Comme elle est aussi amie avec Noël Mamère, je m’attends bientôt à ce qu’on l’annonce candidate à Bègles (Noël Mamère, une figure importante de la vie politique française, est maire de Bègles, une banlieue de Bordeaux)… »
Toujours est-il que le mandat de Muriel Mayette s’achève en juillet 2014, et les spéculations commencent sur sa succession. Josyane Savigneau, qui a dressé dans M le magazine du Monde le portrait de Guillaume Gallienne, n’a pas pu s’empêcher de demander au sociétaire s’il ne se verrait pas administrateur ? Non, “il se juge trop peu « distancié »pour ce poste. « La troupe est excellente, elle possède de grands esprits qui peuvent prendre la relève et assurer l’avenir. » Cela ne l’empêche pas d’avoir des idées précises sur le sujet : « Il faut donner plus de sens à cette maison. Se garder de considérer le spectateur comme un client. Avoir un très haut degré d’exigence. L’administrateur doit savoir regarder à l’extérieur et à l’intérieur. »” Un candidat au strabisme divergent, ça doit pouvoir se trouver…



dimanche 20 octobre 2013

Culture et médias : quelques repères


Les sigles des médias français :


PAF (Paysage audiovisuel français)
Le PAF est une expression familière pour désigner la télévision et la radio en France. Ainsi, on peut parfois lire dans les journaux "les animateurs du PAF", pour désigner les présentateurs de programmes télévision ou de radio, ou encore "les nouveautés du PAF".

Le CSA (Conseil Supérieur de l'Audiovisuel)
En France, le CSA est une autorité qui régule la télévision et la radio.
Parmi ses prérogatives, on peut par exemple citer la protection de la jeunesse (signaler les programmes à contenu "sensible"), le respect du pluralisme politique dans les médias (en particulier en période d'élection), ou encore la diversité culturelle (veiller aux quotas de chansons françaises et de films français diffusés et produits).

Le CNC (Conseil national de cinématographie - Centre national du cinéma et de l'image animée)
Le CNC a plusieurs missions : de manière généréale, il régule l'industrie du cinéma (classifications) et le subventionne.
En France, quand on achète un ticket de cinéma pour n'importe quel film, 11% va au CNC (taxe culturelle), qui le redistribue ensuite pour le financement du cinéma français. Ce qui veut dire que lorsqu'on va voir Avengers, on soutient indirectement le cinéma indépendant français.
Site internet


L'INA (Institut National de l'Audiovisuel)
L'INA archive des contenus audiovisuels français.


La SACEM (Société des Auteurs, Compositeurs et Editeurs de Musique)
La SACEM préserve les droits d'auteur dans le monde de la musique.
Site internet

D'autres sigles liés au monde de la culture en France peuvent être retrouvés sur ce lien.

Par ailleurs, en France, un seul ministère s'occupe des médias et de la culture (comme pour le Royaume-Uni, sauf que la France a un ministère à part pour les sports) : le Ministère de la culture et de la communication.
La ministre actuelle est Mme Aurélie Filippetti.



mardi 15 octobre 2013

Médias et culture, quelques chiffres

Lorsqu'on évoque les médias et la culture, la télévision est probablement le média qui se trouve le plus souvent sous le feu des critiques : passivité devant l'écran, pauvre qualité des programmes, les arguments ne manquent pas pour évoquer la "petite lucarne".

Le Comité Supérieur de l'Audiovisuel français (CSA), qui régule les contenus télévisuels et radiophoniques, publie souvent des statistiques sur les habitudes des Français face à ces médias.

Cliquez sur l'image pour l'agrandir


Ici, le temps que les Français passent en moyenne devant leur télévision, entre 2002 et 2012.

CSP + : catégories socio-professionnelles élevées = meilleurs salaires (cadres supérieurs)
"Femmes responsables des achats de moins de 50 ans" : anciennement appelées "ménagères de moins de 50 ans.

Quelle(s) conclusion(s) peut-on tirer à partir de ces graphiques, à votre avis ?

Représentations controversées de la guerre

Beaucoup d'images ou de textes sur la guerre au cours des siècles n'ont pas laissé indifférent, soit que ces représentations montraient une violence insoutenable, soit que leur véracité posait problème, ou plus simplement parce qu'elles remettaient en cause les pratiques ou l'honneur d'une nation.

Connaissez-vous ces images et savez-vous pourquoi elles ont créé la polémique, voire le scandale ?


Antoine-Jean Gros. La Bataille d'Eylau (1808)


Robert Capa. Mort d'un soldat républicain (1936)


Eddie Adams. Le Général Loan exécutant un prisonnier Vietcong à Saigon (1968)


Photo prise à la prison d'Abu Ghrahib (Irak) (2004)

Adnan Hajj. Photo du conflit israelo-libanais (2006)



Issouf Sanogo. Photographie d'un soldat au Mali (janvier 2013)


Anonyme. Photographie de militaires israeliennes (juin 2013)

Les Jeunes et la politique en France

En France, comme dans bon nombre d'autres pays, les gouvernements, les conseils régionaux et départementaux s'efforcent de mettre en œuvre des campagnes efficaces pour inciter les jeunes à voter. L'objectif est double : faire inscrire les jeunes de plus de dix-huit ans sur les listes électorales, et lutter contre l'abstention, qui touche le pays en général et les 18-25 ans en particulier.

Quelques exemples de campagne :




... Et ma préférée !

(C'est une parodie, bien sûr !)

Trouvez-vous ces campagnes efficaces ? Pensez-vous qu'elles ciblent efficacement leur public ?


(Pour la comparaison, quelques campagnes américaines, avec des stars :




Si vous trouvez l'équivalent britannique de ces campagnes, postez le lien en commentaire !

dimanche 6 octobre 2013

Bienvenue sur le blog "Ressources en français", destiné avant tout aux étudiants d'Exeter et Merton !

Il présente surtout des documents (textes, images) qui viennent enrichir le contenu des cours de préparation à l'oral et à la dissertation.

Ce site se veut un espace d'échange et d'expression pour les étudiants. 
Les commentaires sont ouverts mais soumis à modération.